Bien préparer un entretien d’embauche qu’il soit téléphonique, en vidéoconférence ou en face à face, est capital si l’on ne veut pas hypothéquer ses chances de réussite. Certes il faut garder une part de naturel le jour J, le but n’étant pas de réciter bêtement une leçon, mais en plus de montrer son intérêt pour l’opportunité en question, une bonne préparation permet d’éviter les blancs, oublis et autres trous de mémoires causés par le stress de la situation, inévitables si vous vous présentez les mains dans les poches.
Alors, comment s’y prendre, que préparer ?
Pour chacun des points ci-dessous, gardez-bien en tête que l’objectif est de systématiquement faire le lien entre les informations trouvées et votre propre parcours. Rien n’est anodin, chaque détail peut faire pencher la balance en votre faveur si l’entreprise hésite entre plusieurs candidats à la fin du process de recrutement.
Par exemple, vous avez travaillé pour la société Toyota et vous postulez pour l’autre géant Nintendo ? De prime abord, les industries automobile et vidéoludique partagent peu de points communs. Pour autant, il serait dommage de ne pas rappeler au recruteur que vous avez donc déjà travaillé pour un groupe japonais, que c’est une culture d’entreprise que vous connaissez bien, avec ses différences et spécificités propres, idéalement en détaillant une situation précise qui illustre vos propos (collaboration avec un DAF basé au Japon, etc..).
Oui, le recruteur sait certainement que ce sont deux groupes japonais. Mais par principe, n’assumez jamais de ce qu’un recruteur sait ou ne sait pas, de ce qui est important pour lui ou pas, c’est aussi à vous d’attirer son attention sur les éléments qui vous sont pertinentes et que lui juge possiblement être secondaires. Cela lui permettra d’avoir cette information lors de son débriefing avec les autres personnes impliquées dans le process et peut-être de lui faire voir les choses sous un angle différent.
Pour revenir sur le travail à effectuer en amont d’un entretien, voici nos conseils :
- Le minimum : connaître l’entreprise
Etre en entretien sans bien connaître l’entreprise où vous postulez, c’est l’échec assuré. Il est indispensable de rassembler le maximum d’informations sur la société, sur son histoire, sur ses produits ou services, sur son implantation, sur ses clients.
Le site internet de l’entreprise est évidemment le premier endroit où faire ses recherches mais ne vous arrêtez pas là. Le web regorge d’informations, interviews et documents, sur la majorité des employeurs, même de jeunes structures. Google actualités, Youtube, Twitter, Facebook et les réseaux sociaux sont des outils à ne pas négliger pour dénicher la petite info qui vous démarquera de la concurrence. Le summum : que le recruteur apprenne grâce à vous une anecdote qui lui était inconnue. Mais cela n’arrive pas tous les jours, bien entendu. Sans en arriver jusque là, ces informations même si elles datent un peu, vous donneront des arguments, des éléments de motivation supplémentaires à communiquer durant l’entretien, et rendra votre discours percutant. Car oui, vous vous devrez de répondre à cette question : « Pourquoi notre société et pas une autre ? »
- Le poste
Reprenez le descriptif de poste point par point, que ce soit concernant les tâches confiées ou le profil recherché. Pour chaque responsabilité ou critère du profil idéal, faites le lien avec votre propre expérience ou votre personnalité en le justifiant systématiquement par un argument (vous vous dites ambitieux ? donnez le détail de vos objectifs et résultats réalisés et dépassés par exemple. Vous dites avoir l’esprit d’équipe ? Expliquez ce projet où vous avez spontanément proposé votre aide technique à l’équipe commerciale pour résoudre une insatisfaction client, ..).
- Vos interlocuteurs
Connaître l’entreprise et le poste, c’est bien. Mais un entretien, c’est avant tout une relation humaine, un échange entre deux individus à la recherche d’un idéal. Et il serait dommage d’occulter cette partie, car c’est tout aussi important que le reste. Renseignez-vous sur la personne que vous rencontrerez, étudiez son profil sur les réseaux sociaux et analysez son parcours. Vous avez peut-être plus de points communs avec cette personne que vous ne le pensez, que ce soit des contacts partagés ou des passions mutuelles. Si tel est le cas, amenez subtilement cette information en entretien, cela peut parfois permettre d’enlever un peu du formalisme d’un entretien.
- Les questions
Lorsque vous sortirez de leurs locaux après l’entretien, 90% du temps, vous devriez être en mesure de dire si cette opportunité vous convient ou pas. Les 10% du temps correspondent aux entretiens où vous n’avez malheureusement pas pu aborder la partie salariale (ce qui arrivent souvent lors des premières étapes).
Et pour cela, il est primordial que vous prépariez une longue liste de questions concernant l’entreprise et ses projets de développement, sur le poste et ses responsabilités quotidiennes, sur l’équipe, sur les méthodes managériales, sur les perspectives de formation à l’entrée et à court/moyen/long terme, etc… Les sujets ne manquent pas et vous devez pouvoir lister de nombreuses questions. Bien sûr, pendant votre échange, votre interlocuteur y répondra de lui-même en grande majorité. Mais il en restera toujours quelques unes laissées en suspens, que je vous conseille vivement de poser lors de la fameuse phrase de clôture « Avez-vous des questions ? ». C’est un bon moyen de relancer la conversation, de montrer votre curiosité et votre intérêt pour le poste.
En respectant ces quelques conseils, l’essentiel de l’entretien est assuré. Le reste dépendra du relationnel et des autres candidats en lice, choses que l’on ne peut pas maitriser.